Consiste à déterminer une courbe de variation de température corporelle tout au long du cycle ovarien (du jour 1 du cycle, juqu’au jour 1 du cycle suivant).
La femme devra prendre sa température tous les matins, au réveil et la noter consciencieusement, pour transmettre ensuite les informations au gynécologue. Généralement, les valeurs peuvent être inscrites directement sur un graphique qu’on vous aura fourni, et sur lequel vous ajouterez tous les éléments survenus au cours du cycle ( saignements, maladies…).
Pour toutes les réponses à ces questions, je vous conseille l’excellent livre sur la PMA paru en 2017 :
Ces variations thermiques observées au cours du cycle, résultent des modifications du taux de progestérone tout au long de celui-ci:
– en phase folliculaire (première partie du cycle), la progestérone est basse, et la température également
– en phase ovulatoire: juste après l’ovulation, la progestérone augmente brusquement, et la courbe entame son ascension
– en phase lutéale, la progestérone et la température sont élevées. En fin de phase, juste avant les menstruations, la progestérone baisse et la température commence à diminuer pour atteindre des valeurs de début de cycle.
Cette courbe doit être réalisée sur au moins 2 cycles consécutifs (généralement 2 à 3 cycles) pour pouvoir être interprétable.
Cet examen non invasif, simple, mais sommes toutes assez contraignant, faut l’avouer… permet de fournir pas mal d’informations intéressantes sur le cycle ovarien:
– la durée et la régularité du cycle
– la présence ou non d’ovulation. Celle-ci ne peut être détectée qu’à posteriori, car l’ovulation se produit au point de température le plus bas (nadir), généralement la veille de la montée thermique.
– la durée respective des phases folliculaires et lutéales
De plus, cette courbe permet:
– de fixer des dates d’examens devant être réalisés à des moments précis du cycle ovarien
– de diagnostiquer une grossesse lorsque la température reste élevée au-delà du 15e jour qui suit l’ovulation (en dehors de toute maladie).
Toute anomalie de cette courbe impose un bilan hormonal afin de mettre en évidence certaines insuffisances.
Cet examen est inutile en cas d’aménorrhée.
Quelques conseils pour établir sa courbe de température?
– Préparez le soir sur votre table de nuit : thermomètre, papier et crayon. Il est important de prendre sa température avant de poser le moindre orteil au sol, dès le réveil : on évite de s’étirer dans le lit, on ne cherche pas à faire un bisou à chéri qui dort à côté.
– S’il faut un minimum d’heures de sommeil, l’heure de réveil n’est pas importante. Pas besoin de mettre le réveil à 6h!
– Il faut avoir un cycle de sommeil « régulier » : prendre sa température quand on travaille en horaires irréguliers (de jour et de nuit) est inutile.
– Choisissez le mode de prise une fois pour toutes ; peu importe que le thermomètre soit utilisé à la façon anglaise (dans la bouche), sous le bras, ou ailleurs! Mais tenez-vous à votre choix pour toute la courbe.
– Dès que votre prise est réalisée, notez la valeur ! Ne faites pas confiance à votre mémoire ; les chiffres après la virgule sont importants!
– Si votre médecin vous a donné un graphique à remplir, utilisez-le. Notez les jours du cycle et aussi les dates (c’est plus facile de s’y retrouver avec des dates quand on émerge le matin). Si vous n’avez pas de graphique, vous pouvez reporter vos températures sur une feuille à petits carreaux : 1 ligne représente 1/10 de degré, une colonne un jour. Il existe aussi de nombreux sites qui vous permettent de faire votre courbe en ligne (çà ne vous dispense pas de noter la valeur du jour sur un papier… croyez-en mon expérience!).
– Notez sur votre graphique les événements marquants de votre cycle : menstruations, mais aussi spotting, douleurs mammaires, prises de médicaments, tests d’ovulation (et leur résultat), etc.
– Ne vous focalisez pas sur la barre des 37°C. Une courbe « normale » a deux plateaux : cela ne signifie pas que votre température doit nécessairement passer au-dessus des 37°C.
– N’oubliez pas qu’une courbe ne s’interprète qu’une fois le cycle terminé. Evitez de vous prendre la tête à cause d’un 36.8 alors que la veille, vous aviez 36.9…
– Ne vous torturez pas plus que nécessaire : faites ces courbes le temps demandé par votre médecin, ou pendant 3 mois si vous avez des doutes quant à la fertilité de votre couple. Trois mois constituent une quantité suffisante de données pour commencer.
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