En dehors de toute affection pathologique, plusieurs facteurs peuvent influencer négativement la fertilité féminine et masculine et être responsables d’une hypofertilité de degré variable.

Pour toutes les réponses à ces questions, je vous conseille l’excellent livre sur la PMA paru en 2017 :

L’âge des futurs parents :

Chez la femme:

La période de fertilité de la femme s’étend de la ménarche (apparition des premières règles) jusqu’à la ménopause (disparition définitive des menstruations).
Mais, la fécondabilité n’est pas égale tout au long de cette période.
En effet, avant l’âge de 20 ans, les cycles sont souvent irréguliers et la fertilité en est amoindrie.

Celle-ci est généralement la plus élevée entre 20 et 25 ans, pour commencer, ensuite, à diminuer lentement entre 25 et 35 ans, et beaucoup plus rapidement au-delà de 35 ans.

Plusieurs phénomènes ont pu être évoqués quant à l’origine de cette baisse de fertilité liée à l’âge maternel.
– Le principal en est une diminution de la réserve du capital folliculaire. En effet, toute femme naît avec un quota définitif de follicules. Celui-ci va être entamé dès la ménarche, diminuer progressivement à chaque nouveau cycle jusqu’à être complètement épuisé au moment de la ménopause. (voir: l’ovogénèse)
– Une réduction de la synthèse des hormones sexuelles interviendrait également dans ce phénomène.
– De plus, on observe une diminution de la qualité de l’endomètre utérin dans lequel doit se nider le petit embryon. Elle résulte d’une insuffisance de sécrétion de progestérone en phase lutéale (deuxième phase du cycle ovarien).
– Enfin, avec l’âge, on observe une fréquence accrue de fibromes et d’endométriose.

Au-delà de 35 ans, on observe un allongement considérable du délai de conception, un risque accru de fausses couches et de grossesses extra-utérines. (voir: les fausses couches)

Chez l’homme

Chez l’homme, l’âge intervient de façon moins importante que chez la femme, l’altération des spermatozoïdes ne commençant à s’observer qu’à partir de 45 ans, avec un risque accru d’anomalies chromosomiques au-delà de 55 ans.

Le tabac:

Chez la femme:

Plusieurs études ont montré que le tabac allongeait le délai de conception et diminuait la réserve ovarienne.
Le tabac serait responsable d’une diminution de la fertilité de l’ordre de 10 à 20%, en fonction du nombre de cigarettes fumées par jour (effet dose-dépendant).

En FIV, on observe chez les femmes qui fument, une réduction de la qualité des ovules, une baisse du taux d’implantation et une diminution du taux de grossesse.

Il semblerait même que le tabagisme passif subi in utero pourrait entraîner une diminution de fertilité chez les femmes dont la mère a fumé pendant la grossesse.

Chez l’homme:

Le tabac a également une forte répercussion sur la fertilité masculine.
En plus d’allonger le délai de conception, il réduirait la quantité et la qualité des spermatozoïdes.

En FIV, comme pour la femme, le taux de grossesse diminue si l’homme fume.

Il paraît donc évident, au vu de ces constatations, que l’arrêt du tabac, autant chez la femme que chez l’homme, augmentera les chances de réussite des prises en charge en PMA, puisque ces effets néfastes sont réversibles dès l’arrêt du tabagisme.

(En savoir plus: Fertilité et tabac)

L’alcool:

En plus de réduire la libido, et donc la fréquence des rapports sexuels, une forte consommation d’alcool (plus de 2 verres par jour) chez l’homme, comme chez la femme, semble allonger notablement le délai de conception du couple.
A l’heure actuelle, on ne connaît pas encore l’impact d’une consommation « modérée » d’alcool sur la fertilité du couple.

Le cannabis:

Des études ont montré qu’une consommation importante de cannabis avait des répercussions sur la fertilité du couple.
Elles ont pu mettre en évidence l’effet délétère du THC (molécule de la marijuana) sur la capacité de fécondation de l’ovule par les spermatozoïdes.
Ces altérations s’observent également chez les grosses fumeuses qui présentent une concentration importante de THC dans leurs voies génitales.

A ce jour, aucune étude n’a mis en évidence l’effet de consommations épisodiques de cannabis sur la fertilité.

Les facteurs chimiques, physiques et risques professionnels :

Les solvants organiques, qui entrent dans de nombreux processus de fabrication (colle, plastique, caoutchouc, graisses pour les pièces métalliques, teintures, cosmétiques, diluant des peintures, produits de coiffure, dissolvant du nettoyage à sec…) libèrent des substances volatiles ayant des répercusions sur la fertilité des hommes et des femmes:

– chez la femme, on constate une augmentation du risque de fausses couches, ainsi que d’anomalies chromosomiques au niveau des ovules.

– chez l’homme, on observe une diminution de la quantité, de la mobilité et des altérations de morphologie des spermatozoïdes, ainsi que des anomalies chromosomiques au niveau des spermatozoïdes.

Ces effets néfastes sont dose-dépendants et donc plus marqués chez les professionnels exposés.

Les métaux lourds tels que:

– le plomb (poterie, céramique, peinture, pesticides, plomberie, soudure…)

– le mercure (dentistreie, céramique, piles, pesticides, photographie, soudure…)

– le manganèse

seraient à l’origine d’une augmentation du risque de Fausses couches (FC) chez la femme, ainsi que d’anomalies de la spermatogénèse chez l’homme.

Les gaz anesthésiques sont responsables d’une augmentation du risque de fausse couches et d’anomalies morphologiques des spermatozoïdes chez le personnel de salles d’opérations, de cliniques dentaires et vétérinaires.

Les pesticides et insecticides (agriculteurs, jardiniers, pépinéristes…) augmentent les risques de fausses couches chez la femme, altèrent considérablement la qualité du spermogramme chez l’homme et allongent les délais de conception.

Les radiations ionisantes (rayons X: personnels de radiodiagnostic et radiothérapie, mines d’uranium et centrales nucléaires) et non-ionisantes (UV, fréquences radio des personnels des communications et champs électro-magnétiques des écrans cathodiques) en plus d’altérer le matériel génétique de l’homme et de la femme, augmentent les risques de fausses couches et d’anomalies du spermogramme.

La chaleur (boulangerie, blanchisserie, textile, fonderies, position assise de longue durée des chauffeurs routiers) diminue considérablement la quantité des spermatozoïdes. Il est conseillé d’éviter les sources de chaleur trop importantes (bains chauds), les positions assises de longue durée (chauffeurs routiers) et enfin, les caleçons ou pantalons trop serrés qui gardent les spermatozoïdes au chaud et les altèrent.

L’effet du bruit sur la qualité du spermogramme n’est pas encore bien établie à l’heure actuelle.

Tous ces facteurs sont donc, si possible à éviter en cas de désir de procréation.

La fréquence des rapports sexuels:

La fréquence des rapports est un facteur important influençant la fertilité.
Etant donné que la durée moyenne de survie des spermatozoïdes est estimée à 72 heures, il est conseillé aux couples désirant procréer, d’avoir des rapports sexuels tous les 2 ou 3 jours en période d’ovulation.

Le poids:

Chez la femme, l’anorexie est une cause fréquente d’absence d’ovulation (anovulation), tandis que l’obésité est responsable de l’apparition d’irrégularités de cycle et d’une réponse moindre aux traitements stimulants utilisés en PMA
Un surpoids chez l’homme pourrait également avoir des répercussions sur les spermatozoïdes.

Le stress:

Chez la femme, un stress intense peut être responsable de l’arrêt de toute ovulation.
Mais le stress quotidien influe également sur la fertilité. On observe une relation non négligeable entre le stress et l’endométriose, la qualité de la vascularisation de l’endomètre et le taux de grossesse.
Le stress semble également jouer un rôle dans la baisse de la fertilité masculine observée ces dernières décennies.

Une des nombreuses preuves de l’effet néfaste du stress sur la fertilité est représentée par tous ces couples qui, après avoir adopté, arrivent très rapidement à procréer naturellement.
Alors, un seul conseil…….. maintenir la zenattitude!!!!!!

Trouble de la fertilité: