La spermoculture:
Le sperme peut être mis en culture pour rechercher la présence d’éventuels agents infectieux.
On considère qu’il y a infection lorsque la quantité de bactéries est égale ou supérieure à 1000 bactéries/ml.
Les mycoplasmes et les chlamydiae sont recherchés grâce à des milieux de culture spécifique et des techniques appropriées (PCR pour les chlamydiae).
Pour toutes les réponses à ces questions, je vous conseille l’excellent livre sur la PMA paru en 2017 :
Le test de migration ou de survie des spermatozoïdes:
Ce test permet d’isoler les spermatozoïdes mobiles et d’estimer leur survie à 24h.
Ce test n’est pas réalisé en routine, mais uniquement lorsqu’il existe une anomalie importante du spermogramme.
Il permet de faire un choix entre la direction du couple vers l’IIU (plus d’1 million de spermatozoïdes mobiles) ou la FIV (30 à 40% de spermatozoïdes mobiles).
(En savoir plus: Test de survie des spermatozoïdes)
L’étude biochimique du plasma séminal:
Le plasma séminal contient des molécules qui, selon leurs concentrations, permettent d’étudier la vitalité des glandes annexes (vésicule séminale et prostate).
Cette étude n’est pas nécessaire si le volume, le pH et la viscosité du sperme sont normaux et si des spermatozoïdes sont présents dans l’éjaculat.
Lors du spermogramme, certains paramètres (Volume, pH, viscosité/liquéfaction et couleur) permettent déjà d’apprécier l’activité de la prostate et de la vésicule séminale.
En cas d’insuffisance de la sécrétion vésiculaire, les paramètres peuvent être influencés de la manière suivante :
– volume de l’éjaculat diminué
– pH acide (inférieur à 7.4)
– viscosité réduite
– liquéfaction très rapide
S’il n’y a aucune sécrétion vésiculaire ou une obstruction des canaux éjaculateurs, ces paramètres sont encore plus altérés (volume inférieur à 0.7 mL ; pH aux alentours de 6.4 ; éjaculat liquide).
En cas d’insuffisance de la sécrétion prostatique, les paramètres se comportent comme suit :
– volume de l’éjaculat diminué
– liquéfaction très lente, voire impossible
Les substances dosées dans le plasma séminal en vue d’une analyse plus poussée sont :
– le zinc
– le citrate (ou acide citrique)
– les phosphatases alcalines
– le fructose
– la L-carnitine
– l’alpha-1-4-glucosidase (ou alpha-glucosidase)
Ces substances sont produites au niveau de zones spécifiques de l’appareil génital. Selon la substance affectée, on s’orientera vers la cause probable de la déficience spermatique.
Les marqueurs prostatiques:
Ce sont le zinc, le citrate et les phosphatases alcalines.
Valeurs de référence :
– Zinc : 2.5 µmol par éjaculat
– Citrate : 52 µmol par éjaculat
– Phosphatases alcalines : 1200 µmol par éjaculat
Une diminution de ces valeurs indique une diminition de sécration de la prostate.
Les marqueurs vésiculaires:
Il s’agit du fructose (valeur de référence : 13 µmol par éjaculat)
En cas d’obstruction des deux canaux éjaculateurs, on observe conjointement une absence de fructose et un pH acide et une absence de coagulation.
Une diminution de la concentration en fructose s’explique par une réduction de la sécrétion vésiculaire. En cas de volume important, l’éjaculat peut être anormalement dilué.
La plupart du temps, une diminution du taux de fructose est due soit à une infection, soit à une imprégnation hormonale insuffisante. Il existe quelques rares cas d’atrophie vésiculaire d’origine embryologique.
Les marqueurs de l’épididyme
Ce sont la L-carnitine (valeur de référence : 650 µmol par éjaculat) et surtout l’alpha-glucosidase (valeur de référence : 60 µmol par éjaculat).
Si la valeur de l’alpha-glucosidase est proche de zéro, on est face à une obstruction des deux canaux déférents ou à une inexistence de ceux-ci. Le spermogramme montre dans ces cas là une azoospermie.
La recherche d’anticorps anti-spermatozoïdes:
La présence dans le sperme d’anticorps anti-spermatozoïdes va causer l’agglutination des gamètes et fortement altérer leur mobilité et donc leur pouvoir fécondant.
On estime que 3 à 15% des hommes infertiles en sont porteurs.
Leur origine est souvent mystérieuse. Elle est parfois due à une infection chronique des voies génitales, des séquelles d’intervention chirurgicale sur les voies génitales, un traumatisme à l’occasion d’un sport (foot, rugby), le vélo peut aussi être en cause, mais la plupart du temps, il n’y a aucune explication.
La production d’anticorps anti-spermatozoïdes durera aussi longtemps que celle des spermatozoïdes eux-mêmes. Aucun traitement n’est aujourd’hui connu.
Le test le plus simple consiste à doser les anticorps anti-spermatozoïdes dans le plasma séminal et la circulation sanguine.
Deux autres tests permettent de rechercher les anticorps fixés sur les spermatozoïdes et même la région où ils sont fixés:
– le MAR test
– le test aux immuno-billes
(En savoir plus: le MAR test et le test aux immuno-billes)
Des anticorps anti-spermatozoïdes peuvent également être recherchés dans la glaire cervicale de la femme.
En cas d’anticorps anti-spermatozoïdes, l’insémination donne des résultats contradictoires, la FIV semble une technique plus adaptée; la localisation principalement sur la tête de ces anticorps, en empêchant la reconnaissance, la fusion, la pénétration des spermatozoïdes dans l’ ovocyte orienterait plutôt vers l’ ICSI.
Bilan d’infertilité chez l’homme:
– Les analyses supplémentaires sur le sperme
– Les examens génétiques: caryotype, délétion du chromosome Y, mucoviscidose
– L’échographie des voies génitales masculines
– Tests d’évaluation du pouvoir fécondant des spermatozoïdes
Trouble de la fertilité: