Les fausses couches précoces sont des fausses-couches se produisant au cours du premier trimestre de la grossesse, la plupart survenant durant les 8 premières semaines de grossesse.

Sont repris sous ce vocable :
– Les avortements spontanés avec expulsion du foetus.
– L’oeuf clair, oeuf dont les cellules ne se sont pas divisées immédiatement après la fécondation, et ne comportant donc pas d’embryon.
– L’arrêt soudain du développement embryonnaire. 

Fréquence :
Leur fréquence, de l’ordre de 20%, est néanmoins difficile à évaluer, puisque beaucoup pourraient survenir avant même que la femme ne connaise l’existence de sa grossesse.
Certaines études annonçant un chiffre de 70% d’oeufs normalement fécondés qui seraient expulsés très peu de temps après leur implantation.

Il s’agit donc d’un « incident de parcours », sommes toutes, assez banal, selon les statistiques, pouvant toucher toutes les femmes et qui ne compromet que très rarement les grossesses futures. 

Les causes :
En cas de fausse couche précoce, on retrouve une anomalie chromosomique dans 60% des cas. L’embryon comportant un nombre anormal de chromosomes :
– trisomies (47 chromosomes par cellule)
– monosomies (45 chromosomes par cellule)
– triploïdies (69 chromosomes par cellule)
– tétraploïdie ( 92 chromosomes par cellules) 

Dans ces circonstances la fausse couche représente donc un mécanisme d’élimination spontanée d’un foetus qui n’était pas viable.

Il s’agit la plupart du temps d’un incident de parcours qui ne récidive généralement pas, sauf si l’un des 2 parents porte une anomalie chromosomique telle qu’une translocation (il y a eu, lors de la création de la chaîne ADN du chromosome un petit hic dans l’imbrication des différents éléments, le montage s’est fait de travers).

D’autres causes ont également pu être mises en évidence :
– des malformations utérines (utérus bicorne, présence de myomes ou de polypes, parois accolées suite à la cicatrice d’un curetage, utérus rétroversé…). Certaines de ses pathologies peuvent être traitées chirurgicalement.
– des infections locales (col et vagin) ou générales (grippe, typhoïde, scarlatine, oreillons). Toute infection locale chronique peut être responsable de fausses-couches à répétition si elles ne sont pas découvertes et traitées.
– une insuffisance lutéale (insuffisance de sécrétions hormonales par le corps jaune). Peuvent être diagnostiquées par une prise de sang et traitées par l’administration de progestérone ou d’HCG en deuxième phase de cycle.
– l’âge de la mère, le rique de FC doublant à partir de 35 ans, et atteignant un chiffre de 50% au-delà de 40 ans.
– des causes immunologiques : la femme présente des cellules cytotoxiques qui détruisent l’embryon, à la manière d’un rejet de greffe.
– certains médicaments et vaccins peuvent également être mis en cause.
– la fréquence des fausses-couches précoces serait augmentée dans les grossesses multiples.
– un surmenage physique, une malnurition, un choc psychologique, les grossesses rapprochées ont également été évoquées comme facteurs favorisants.

Néanmoins, dans certains cas, l’étiologie n’est pas retrouvée et l’origine de la fausse-couche peut rester inexpliquée. 

Le diagnostic :
– En cas d’avortement spontané, le symptôme annonciateur est généralement l’apparition de saignements assez abondants, avec présence de caillots sanguins, ainsi que des douleurs abdominales. Attention, la présence de petits saignements intermittents n’est pas nécessairement signe d’une fausse-couche, mais peut provenir d’un petit décollement placentaire. Il est néanmoins préférable d’en avertir son gynécologue.
– Dans les autres cas, il n’y a, la plupart du temps aucun symptôme annonciateur.

Le diagnostic se fera le plus souvent par échographie où l’on notera l’absence d’embryon dans le sac, ou l’absence de battements cardiaques. 

Le traitement :
En cas d’avortement spontané, il faudra réaliser une échographie de contrôle pour s’assurer de l’absence d’une rétention de placenta qui pourrait s’infecter. Si une rétention est présente, il faudra réaliser un curetage utérin qui peut se faire sous anesthésie locale (mais vraiment pas très agréable) ou sous anesthésie générale légère.

S’il n’y a pas eu d’avortement spontané, il faudra s’assurer de l’expulsion de l’oeuf, soit en administrant un produit provoquant des contractions utérines et l’avortement, soit en réalisant un curetage utérin. 

Les fausses couches à répétition:
Lorsque la femme a fait 2 ou 3 fausses couches, il faut la considérer comme à risque de récidive, et entamer des démarches diagnostic, afin de trouver l’origine du problème et d’envisager un traitement, si possible, avant la reprise des essais.

Cette mise au point comportera :
– Un caryotype parental (analyse des chromosomes des 2 parents) afin de rechercher des anomalies.
– une hystérographie ou hystéroscopie à la recherche de malformations utérines que l’on pourrait traiter chirurgicalement.
– recherche d’une infection chez la femme et son conjoint.
– recherche d’anomalies de la coagulation (protéine C réactive et facteur V de Leyden) qui favorisent la formation de caillots sanguins dans la circulation placentaire. L’administration d’aspirine ou d’anticoagulants est préconisée dans ce cas.
– présence dans le sang de la mère de cellules cytotoxiques qui agiraient sur l’embryon à la manière d’un rejet de greffe. Dans ce cas, l’administration de corticoïdes pourrait empêcher une récidive.
– une analyse de l’activité du corps jaune par dosages hormonaux en deuxième phase de cycle.

Si aucune cause n’est mise en évidence, l’administration d’aspirine pourrait être bénéfique, avant même la reprise des essais.

Les fausses couches:
FC: seule au monde
Témoignage: A vous… Nat
Témoignage: Mes enfants inconnus… Ariane