L’endométriose est une maladie génitale caractérisée par la migration de fragments d’endomètre à distance de l’utérus (paroi interne de la cavité utérine qui se développe au cours du cycle sous l’effet des hormones et est éliminée lors des règles).

Ces fragments d’endomètre forment ainsi des « utérus miniatures » qui vont réagir aux sécrétions hormonales, saigner à l’époque des règles et, dans les cas les plus avancés, se fibroser.

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Localisation:

On peut en retouver à divers endroits  :
– 40% dans le muscle utérin (adénomyose), plus fréquemment observé chez les femmes plus âgées.
– 60% dans la sphère génitale, mais en dehors de la cavité utérine (ovaires, trompes, ligaments utérins, fond du périnée)
– très rarement en dehors de la sphère génitale : ombilic, poumons, ganglions lymphatiques…

Origines:

Cette maladie bénigne reste encore, à l’heure actuelle, d’origine inexpliquée.

On la rencontre plus fréquemment :
– chez les femmes entre 30 et 45 ans
– lorsqu’il existe des malformations utérines
– en cas d’utérus rétroversé
– lorsqu’il y a une notion de grossesse extra-utérine dans les antécédents.

Incidence:

Elle atteint 7 à 10% de la population féminine générale (50% chez les femmes pré-ménopausées) et est découverte chez 25 à 50% (38%) des femmes infertiles. Elle est présente chez 70% à 87% des femmes souffrant de douleurs chroniques, au niveau du petit bassin.

Symptômes:

Les expressions de la maladie peuvent être très variées, les plus fréquentes étant :
– des douleurs pelviennes avant ou après les règles (dysménorrhées), lors des rapports sexuels (dyspareunie), ou, plus rarement, lors de la défécation.
– des troubles menstruels.
– une stérilité (30% des cas) : elle représente la cause la plus fréquente de stérilité chez la femme.

Elle s’explique par différents facteurs : une réduction de la nidation en cas d’adénomyose, une obstruction des trompes par les lésions, une fibrose autour de l’ovaire empêchant la libération des ovules ou la captation de ceux-ci par les trompes.
En cas d’endométriose modérée à sévère, les chances de concevoir par cycle passe de 20% (dans la population générale) à 2% chez les femmes atteintes d’endométriose.

Il peut arriver que la femme ne présente aucun symptôme.

Diagnostic:

Le diagnostic est principalement basé sur les symptômes.
Parfois, l’échographie des ovaires permet de repérer des kystes endométriotiques, néanmoins, le diagnostic ne pourra être confirmé que par la laparoscopie (intervention réalisée sous anesthésie générale et consistant à introduire une caméra dans l’abdomen, au départ de l’ombilic, de manière à visualiser la cavité pelvienne)  qui permettra, en outre d’évaluer l’étendue et la gravité des lésions.

Traitement:

Il existe 2 types de traitements :

– Le traitement médical a pour but d’empêcher l’ovulation, et ainsi la libération des hormones qui favorisent la croissance des lésions et les douleurs.

On donne généralement la pilule contraceptive ou des agents agissant sur l’hypophyse (plus efficaces dans les cas plus graves) qui créent un état de ménopause artificielle.
Ce type de traitement permet d’éliminer les endométrioses minimes ou les résidus de lésions après traitement chirurgical, mais n’a aucun effet sur la stérilité.
Il sera généralement suffisant en cas de lésions minimes ou modérées chez les femmes ne désirant pas d’enfants.

– Le traitement chirurgical permet d’observer une augmentation (faible, mais significative) des grossesses chez ces patientes.

Il consiste en une laparoscopie avec brûlure au laser des petites lésions, excision des plus grosses lésions, débouchage des trompes, voire une hystérectomie chez les femmes pré-ménopausées.

Si une grossesse n’est pas rapidement observée après le traitement, la fécondation in vitro est une bonne option chez ces couples infertiles.